Des besoins exacerbés pour les enfants nés par césarienne

En France, près d’1 enfant sur 5 naît par césarienne

La césarienne est une intervention parfois nécessaire qui peut sauver des vies. Il n’en demeure pas moins que cet acte n’est pas anodin, et peut avoir de graves conséquences tant pour la mère que pour son enfant.

Depuis 20 ans pourtant, le taux d’interventions effectuées dans les pays de l’OCDE ne cesse d’augmenter, et ce même chez des femmes primipares, présentant de faibles risques de complication, et dont l’accouchement par césarienne est programmé pour des raisons non médicales.

Si la France fait partie des pays dans lequel le taux d’accouchement par césariennes demeure parmi les plus faibles (19,7% en 2017), ces naissances concerneraient tout de même près d’1 enfant sur 5 sur notre territoire.

Source : OCDE, Panorama de la santé 2019.

Une césarienne peut sauver la vie, mais est-elle toujours nécessaire ?

Les taux de césarienne augmentent depuis l'an 2000 dans la plupart des pays de l’OCDE : le taux moyen y est passé de 20 % en 2000 à 28 % en 2017, bien que cette croissance ait ralenti ces cinq dernières années.

Au-delà de 10% des accouchements effectués par césarienne, aucune réduction des taux de mortalité maternelle et infantile au niveau de la population n’a pourtant jamais été démontrée. (OMS)

Le type de naissance a un impact important sur la colonisation de l'intestin du nouveau-né par les bactéries

Lors d'un accouchement par voie basse, l'enfant entre en contact avec la flore vaginale et fécale de la mère. Les enfants nés par accouchement vaginal ont ainsi un microbiote intestinal nettement plus physiologique que les enfants nés par césarienne.  

Alors que le microbiote après un accouchement vaginal est plutôt similaire à celui de l'intestin de la mère, la flore cutanée et des bactéries hospitalières se retrouvent principalement chez les enfants nés par césarienne.

Une autre influence négative sur la flore microbienne de la mère et de l'enfant est le traitement habituel de la mère avec des antibiotiques prophylactiques après une césarienne.

 

Pourquoi le microbiote intestinal est-il si important chez l’enfant ?

Le microbiote intestinal offre au nouveau-né une protection contre les agents pathogènes et les infections.

Le système immunitaire, qui est encore immature à la naissance, a besoin d'un stimulus bactérien pour mûrir. Il apprendra ainsi à distinguer les micro-organismes pathogènes, des micro-organismes commensaux.

Un microbiote intestinal sain et bien développé favorise le développement du système immunitaire, protège contre les infections intestinales et protège contre les maladies ultérieures.

Cette protection ne se développe pas si le microbiote intestinal est affaibli ou déséquilibré, ce qui entraîne un risque plus élevé de maladie plus tard dans la vie.

Ce processus est particulièrement important au début de la vie – lors de la période des 1 000 premiers jours - lors de laquelle s’ancrent de nombreux processus métaboliques.

Césarienne : quels effets possibles à long terme pour l'enfant ?

De nombreuses publications ces dernières années ont montré les liens étroits qui existent entre les accouchements par césarienne et l'incidence des maladies à un âge avancé.

Il existe aujourd'hui de nombreuses preuves que l'accouchement par césarienne est associé à un risque plus élevé d'obésité, d'asthme, d'allergie, de diabète de type 1 et d'autres maladies. (Cho CE, Norman M 2013; Thavaganam S et al. 2008; Laubereau B et al. 2004).

 

Le microbiote des enfants ayant subi une césarienne peut-il être influencé favorablement ?

Si de nouvelles méthodes telles que l’inoculation de sécrétions vaginales maternelles immédiatement après la naissance, ou bien encore la transplantation de microbiote fécal, sont à l’étude, l’alimentation du nouveau-né et de l’enfant demeure un moyen très efficient pour influencer la santé et le développement du microbiote.

L'allaitement maternel reste bien sûr la meilleure option, mais qu'en est-il des enfants qui ne sont pas allaités ? Pour en savoir plus, consultez notre rubrique : Un microbiote intestinal sain : une protection optimale dès le premier jour.

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